La PNL, ou Programmation Neuro-Linguistique, s’intéresse aux interactions entre la pensée (Neuro) et le langage (Linguistique) qui organisent le fonctionnement de notre corps et de nos comportements (Programmation), ainsi que les résultats que nous en obtenons. Penchons-nous sur son efficacité.
La PNL a été créée dans les années 1970 aux États-Unis par John Grinder (linguiste et psychologue) et Richard Bandler (mathématicien et praticien en Gestalt-thérapie). Leur but était de créer une méthode qui synthétise ce qui “marche” dans différentes approches thérapeutiques. Ils sont alors allés étudier les thérapeutes qui affichaient un haut taux de réussite dans leurs accompagnements. Parmi eux :
Le but premier de la PNL était donc de modéliser ce qui faisait “l’excellence” de quelqu’un reconnu performant dans son domaine, afin de pouvoir la transposer à n’importe qui d’autre. La promesse est attirante, mais aborde l’humain avec un angle très “ingénierique” en insistant trop sur la volonté. Comme si tout était maîtrisable et perfectible chez soi (ce qui, mauvaise nouvelle, est une illusion !).
Les praticien·nes des générations suivantes, notamment Robert Dilts et Judith Delozier, ont intégré les dimensions sociales et corporelles à la méthode. Car nous ne sommes pas des machines reprogrammables, mais avant tout des êtres relationnels et émotionnels, influencés par notre environnement et les sensations spontanées de notre corps.
En faisant mes recherches pour cet article, je suis tombé sur des discours très polarisés. D’un côté, les fervents défenseurs de la PNL, qui avancent des arguments parfois trop peu sourcés à mon goût. De l’autre, les détracteurs de la PNL qui condamnent son approche absolue et mercantile.
Les rapports entre la PNL et la recherche académique sont historiquement conflictuels, et ce pour 3 raisons selon moi :
En tant que praticien PNL mais aussi étudiant en psychologie clinique, cette mésentente entre PNL et recherche me pose problème car elle manque de nuance. La PNL, comme toute pratique, est limitée et agit mieux lorsque combinée avec d’autres méthodes — comme l’hypnose, par exemple. Mais elle a également proposé des outils dont l’efficacité a pu être démontrée.
Car s’il y a encore du chemin à faire pour réconcilier recherche et PNL, quelques méta-analyses montrent que la PNL a déjà fait ses preuves sur :
En résumé, la PNL est très efficace pour résoudre des problèmes ponctuels et propose de bons outils de diagnostic. En cela, elle peut être classée parmi les “thérapies brèves”.
Mais “bref” ne devrait pas être confondu avec “pressé” ! Si les résultats montrent que les effets perdurent dans le temps après l’intervention, ils sont encore plus efficaces lorsque les patients continuent le travail thérapeutique sur la durée (au moins plusieurs mois). Car, au-delà des techniques, c’est avant tout la relation patient·e-thérapeute qui garantit les meilleures avancées.