C’est peut-être LE sujet star lorsqu’on parle de l’hypnose : arrêter de fumer. Mais est-ce vraiment efficace ? Et comment ça marche ?
Avant de rentrer dans le sujet de la cigarette, rappelons que fumer est une addiction. C’est un phénomène psycho-corporel de dépendance, qui nous semble incontrôlable du point de vue de notre conscience quotidienne.
Car si vous êtes fumeur·euse, il est probable que vous ayez déjà essayé plusieurs méthodes pour vous “contrôler”. Et de là vient toute la frustration, qui a sûrement débouché sur des “craquages”, accentuant votre sentiment d’impuissance. C’est là qu’il faut appeler l’inconscient à la rescousse : dès que la volonté seule ne suffit pas à changer de comportement, l’hypnose est efficace.
La première chose est de se déculpabiliser : une addiction ou une compulsion est une manière de nous faire du bien ! Cela semble contre-intuitif, mais le comportement qui vous dérange aujourd’hui a probablement été le seul moyen, à un moment de votre vie, de répondre à un besoin important. Seulement, à cause d’un manque de choix à cette époque, l’apprentissage est resté limité à un seul comportement qui vous pose problème aujourd’hui. Je rentrerai plus en détail dans la dernière partie de cet article.
Cependant, je vous invite déjà à constater que si vous voulez ce changement dans votre vie, cela montre que vous avez évolué ! Ne vous manquent plus que les moyens pour ancrer cette volonté en actes dans votre réalité quotidienne, et l’hypnothérapeute est là pour vous y aider.
Ensuite, il faut comprendre que l’addiction a rapport à la frustration, et surtout à la peur du vide si nous ne la satisfaisons pas. Si vous le voulez bien, faites ce petit exercice d’imagination :
Vous pouvez vous sentir frustré·e, triste, en colère, paniqué·e. Quelle que soit la sensation, la plupart des gens sont surpris de découvrir à quel point elle est désagréable. C’est parce que nous nous sommes habitués à remplir une partie de nous avec quelque chose d’extérieur. Sans cette aide externe, nous nous sentons démunis, privés d’une ressource importante.
Le travail hypnotique va consister à remplir cette partie qui se sent vide lorsque “privée”, pour que la source de plénitude soit intérieure et non reliée à un objet de désir ou à un comportement spécifique — ce qui crée la dépendance.
Selon les études, plus de 80% des personnes ayant recours à l’hypnose arrêtent la cigarette après deux à trois séances. Mais ces mêmes études soulignent aussi qu’il n’y a pas de technique magique. Le plus important est l’adaptation de l’hypnothérapeute au patient et à son expérience. C’est pourquoi je pense qu’il est important que je vous parle de mon approche.
Comme je le disais plus haut, l’addiction est un moyen inconscient que nous avons de venir nourrir un besoin capital. Et celui-ci est unique pour chacun·e ! En voici quelques-uns que mes patient·es m’ont partagé quant à la cigarette : besoin de liberté, besoin de prendre une pause (et de… souffler !), besoin de conformité sociale surtout quand l’habitude a été prise à l’adolescence ou dans la vie de jeune adulte, besoin de se rassurer ou de se donner une contenance, besoin de canaliser le stress…
Ce sont des besoins essentiels, et il faut les reconnaître avant de pouvoir nous occuper du comportement, qui n’est qu’une conséquence.
Le chemin inconscient de l’addiction pourrait être résumé à :
Chaque transe pour aborder ce sujet est différente, mais schématiquement en hypnose nous allons alors :
L’hypnose permet de détendre et d’étendre : détendre les schémas verrouillés et crispés que nous n’arrivions pas à défaire, et étendre le réservoir des possibles que l’inconscient connaît mais que le conscient bloquait jusque-là, de peur que le besoin fondamental soit frustré si l’on changeait de stratégie.
Le corps et le cerveau ont alors des alternatives saines. Et sachant ce qui est bon pour eux, ils se tournent vers ces nouveaux comportements bénéfiques et agréables plutôt que vers l’ancien, unique et nocif. En faisant cela, nous évitons aussi les phénomènes de compensation : nous ne remplaçons pas l’addiction à la cigarette par le grignotage compulsif par exemple, mais par des comportements écologiques, c’est-à-dire qui vous font du bien !