Qu'est-ce que l'hypnose ?

De l’arrêt de la cigarette au traitement de la douleur, en passant par la résolution des traumatismes, l’apaisement du deuil ou de la dépendance affective, l’hypnose a des effets thérapeutiques puissants aujourd’hui observables scientifiquement. Mais alors, l’hypnose, c’est quoi ?

 

L’état hypnotique

L’hypnose est souvent désignée comme un “état modifié de conscience”, entre le sommeil et l’éveil. Une définition encore floue pour une technique qui est pourtant validée par les neurosciences pour son efficacité : aujourd’hui observable par l’imagerie médicale, l’hypnose est reconnue comme un état thérapeutique qui a fait ses preuves. Elle permet à la personne en transe de se connecter plus profondément à son inconscient, et donc de développer des ressources restées jusque-là inaccessibles. 

L’état d’hypnose est en réalité quotidien : nous le vivons plusieurs fois par jour, souvent sans nous en rendre compte. Pendant une balade dans la nature où tout nous semble plus simple, devant un bon film où des émotions intenses nous traversent, sous la douche lorsque nous avons un moment “eurêka !”, avec un livre captivant où le monde extérieur nous semble lointain… L’état hypnotique se caractérise par : 

  • Une relaxation profonde et agréable ;
  • Une concentration intense sur son monde intérieur, et donc une diminution de l’importance des stimulis extérieurs ;
  • Une imagination spontanée, une créativité décuplée et un sens d’amusement !


La transe hypnotique est un état naturel, notre cerveau en a besoin pour fonctionner au cours de la journée. Il va donc générer spontanément des transes qui peuvent être positives (comme l’enthousiasme, la motivation, la concentration) ou négatives (comme l’anxiété, la rage, la léthargie). En séance, nous apprenons à canaliser ces états pour les rediriger dans une direction qui vous est constructive. L’hypnose est un outil et le rôle de l’hypnothérapeute est de le mettre à disposition. C’est un apprentissage d’hygiène psycho-corporelle !

Le cerveau sous hypnose

Lorsque observé via une IRM fonctionnelle, le cerveau d’une personne en transe hypnotique montre trois caractéristiques inédites : 

  1. Certaines régions cérébrales sont réduites au profit d’autres : notre capacité de focalisation augmente, les zones en charge de la visualisation, des sensations et des émotions sont stimulées. Parallèlement, nous prenons de l’indépendance quant aux stimulis extérieurs, aux injonctions sociales et aux pensées parasites comme l’anxiété ou l’auto-jugement. Ces éléments typiques de l’état hypnotique permettent aux patient·es en transe de rester concentrer sur leurs objectifs thérapeutiques ;
  2. Les réseaux neuronaux liés à la communication entre l’esprit et le corps semblent davantage connectés. C’est ce qui explique notamment le flow (théorisé par le psychologue Mihály Csíkszentmihályi), cet état de grande absorption où tout nous semble fluide, stimulant et satisfaisant, très observé chez les musiciens ou les athlètes par exemple ;
  3. Les ondes thêta, qui sont émises par le cerveau lorsque nous sommes en relaxation profonde ou lors de la phase de sommeil paradoxal (le moment de la nuit où nous rêvons !), s’activent. C’est pour cette raison que François Roustang, hypnothérapeute français réputé, appelle l’hypnose un “état de veille paradoxale”. Nous ne sommes ni totalement endormis, ni totalement éveillés : nous sommes les deux en même temps. Alors, la restructuration du réel par l’imaginaire peut commencer.


C’est un état agréable introspectif de grande détente où vous restez pourtant très conscient·e de votre environnement et êtes en capacité d’accepter ou refuser les suggestions. Votre inconscient peut se déployer et collaborer avec vos objectifs conscients, et les deux restent vigilants à ce que le processus soit bénéfique pour vous.

Que soigne l’hypnose ?

Globalement, tout ce qui semble nous dépasser : 

  • Une douleur chronique suite à un traumatisme corporel, ou à l’inverse sans qu’il y ait de causes physiques apparentes ;
  • Des comportements compulsifs qui nous donnent l’impression qu’on “ne peut pas se contrôler” (nourriture, tabac, sexe, alcool, drogue, etc.) ;
  • Des états émotionnels qui ne nous quittent pas ou reviennent malgré nos efforts “conscients” pour les changer (insomnie, anxiété, états dépressifs, phobies, dépendances affectives, etc.) ;
  • Des moments forts qui impactent notre sens de l’identité : traumatisme, choc, union, naissance, décès et deuil, changement de travail, déménagement, etc.

 

Pour résumer : là où notre corps et nos pensées semblent verrouillés et où nous avons essayé d’appliquer notre volonté sans succès, l’hypnose peut aider. Cette “impuissance” passagère est le signe que notre inconscient doit venir compléter nos efforts conscients, trop limités. L’inconscient est comme un immense réservoir où sont disponibles tous les apprentissages et toutes les ressources que nous avons emmagasinés durant notre vie. Il nous faut simplement y retrouver l’accès, et les connecter aux challenges que nous rencontrons actuellement. 

C’est à cela que sont consacrées les séances en cabinet, jusqu’à ce que vous développiez l’autonomie de le faire dans votre vie quotidienne !

Ressources ayant servies à écrire cet article